Ottawa, le 5 mai 1992. Le réseau de télévision CBC est le récipiendaire du Prix Michener 1991. Des équipes des nouvelles de Toronto et de Winnipeg ont collaboré sur une série de reportages d’enquête. A Toronto, l’équipe de « CBC at Six« a mis à jour des abus répétés commis contre le système de l’assurance-santé de l’Ontario par des drogués d’habitude séjournant aux États-Unis. A Winnipeg, l’équipe des journalistes de « I-Team« a produit six reportages dévoilant la corruption au sein de la police de Winnipeg, des fraudes dans la réparation des fournaises, des pratiques douteuses en matière d’immigration, une lacune dans la loi canadienne de l’impôt ainsi que des fonds mal utilisés par des bandes indiennes.
Le journal Globe and Mail a reçu une mention d’honneur tandis que quatre autres groupes de presse ont obtenu des mentions de mérite. La présentation de ces diverses récompenses pour l’excellence en journalisme d’intérêt public a été faite par le Gouverneur général du Canada Ramon Hnatyshyn lors d’une réception à Rideau Hall. Jane Chalmers, productrice exécutive pour « I-Team« à Winnipeg et Susan Papp, productrice à « The Journal« , ont accepté le prix Michener au nom de CBC.
Les finalistes pour 1991 faisaient partie d’un groupe de 65 participants représentant une vaste gamme d’organismes de presse, incluant des journaux quotidiens, des périodiques, ainsi que des stations ou des réseaux de radio et de télévision.
La famille de feu Roland Michener, qui a été le premier Gouverneur général à appuyer ce prix annuel qui porte désormais son nom, a reçu une plaque commémorative pour témoigner de sa contribution au journalisme canadien. L’hon. Ramon Hnatyshyn en a profité pour souligner que feu Roland Michener appréciait le journalisme qui aidait à créer une meilleure société et que les Prix Michener pouvaient justement contribuer à promouvoir cette forme de journalisme (voir le texte complet de l’allocution du Gouverneur général lors de la remise des Prix).
Lors de la cérémonie, le Gouverneur général, Son Excellence Ramon Hnatyshyn a présenté deux Bourses Michener-Deacon 1992 à Ruth Teichroeb, une journaliste du Winnipeg Free Press spécialisée dans les affaires sociales, et à John Nowlan, un journaliste expérimenté du réseau CBC dans les provinces maritimes.
Ruth Teichroeb est une journaliste du Winnipeg Free Press affectée aux affaires sociales depuis 1990. Elle est diplômée des universités Waterloo et Carleton et a fait ses débuts au Vancouver Province avant de se joindre au Winnipeg Free Press en 1988. Elle est deux fois récipiendaire de récompenses Michener cette année, un exploit sans précédent. Ses reportages sur les centres de traitement pour adolescents au Manitoba ont valu au Winnipeg Free Press sa deuxième présence consécutive au sein des finalistes au Prix Michener. Elle prévoit profiter de son congé de quatre mois que lui vaut la Bourse de la Fondation Michener pour examiner de près les problèmes reliés aux centres pour enfants aborigènes du Manitoba, et plus particulièrement aux tensions grandissantes entre les centres traditionnels et les centres aborigènes qui réclament une plus grande autonomie. Son enquête servira de base à une série d’articles dans son journal et éventuellement à la publication d’un livre sur ce même sujet. (« Des fleurs sur ma tombe« : comment la mort d’un enfant Ojibwa a permis de briser le silence sur les abus commis auprès des enfants).
John Nowlan est un vétéran journaliste de CBC dans les provinces maritimes. Au cours des 10 dernières années, il s’est spécialisé dans les programmes pour enfants. Il est présentement producteur exécutif de « Children’s TV« à Halifax. Diplômé des collèges Acadia et King, il a obtenu son premier emploi à plein temps au réseau CBC en 1964. Il a tour à tour été annonceur, journaliste et producteur. Il entend utiliser sa bourse de la Fondation Michener pour en apprendre davantage au sujet de la télévision, particulière-ment de la télévision destinée aux enfants qui se fait à Hong Kong, en Nouvelle-Zélande et en Australie, pour déterminer entre autres si le Canada pourrait éventuellement jouer un rôle dans ces pays.
Mention spéciale : (Une mention spéciale signifie que le récipiendaire s’est classé deuxième.)
Le journal Globe and Mail: Les articles du journaliste Paul Taylor sur les abus des psychiatres et des thérapistes, commis surtout auprès des femmes, ont amené le Collège des médecins et chirurgiens de l’Ontario à créer un groupe de travail sur le sujet. Ce groupe de travail a recommandé que les coupables de ces abus soient rayés à vie de leur profession. Le Collège et le Gouvernement de l’Ontario sont encore à réfléchir sur cette recommendation.
Mentions d’honneur : (Une mention d’honneur signifie que le récipiendaire s’est classé parmi les finalistes du Prix Michener.)
Le magazine L’Actualité: le journaliste Michel Arseneault a réalisé un reportage intitulé « la semaine de 60 heures« consacré à l’examen d’une situation peu connue, celle des enfants au travail et du manque de règles les concernant. Le Québec était coupable en cette matière parce que la réforme en profondeur des politiques sociales en 1979 avait négligé de s’intéresser aux enfants de moins de 16 ans. La surveillance efficace de ces abus n’est pas chose facile à réaliser.
Le journal Prince Albert Herald: Le néo-nazi Carney Nerland a reçu une sentence de quatre ans d’emprisonnement après avoir plaidé coupable à une accusation de meurtre non prémédité à l’endroit d’un trappeur à temps partiel, Leo LaChance. Le journal Herald, ainsi que d’autres aborigènes comme LaChance, se sont posés plusieurs questions sur le manque de clarté et les éléments bizarres entourant toute cette affaire. Après l’inscription du Herald au Prix Michener, le tout largement appuyé par le travail de la journaliste Constance Sampson, le gouvernement de la Saskatchewan a décidé de réviser publiquement l’ensemble de ce dossier.
Le journal Winnipeg Free Press: la mise à jour d’abus sexuels et l’exploitation des résidents dans de nombreux centres pour adolescents au Manitoba ont valu au Winnipeg Free Press d’être finaliste au Prix Michener pour une deuxième année consécutive. Le travail réalisé par la journaliste Ruth Teichroeb a provoqué des réformes, une enquête gouvernementale et un engagement par le gouvernement à ce que les enfants deviennent sa première priorité.
La station radiophonique CKSL-Q1O3, pour vingt émissions consacrées au secret entourant les réunions et les documents en provenance de l’hôtel de ville de St.Thomas (Ontario). Le journaliste David Helwig a créé un mouvement unique de liberté de presse qui a semblé jouer un rôle important dans le résultat des élections municipales subséquentes. Le chef des nouvelles George Gordon a accepté la Mention d’honneur au nom de la station radiophonique CKSL-Q1O3.
Les participants à la remise du Prix Michener 1991

De gauche à droite: John Nowlan, de CBC, récipiendaire d’une Bourse Michener; George Gordon, de la station CKSL/Q103; John Douglas, du Winnipeg Free Press; Susan Papp, de CBC-TV; Son Excellence le Très Honorable Ray Hnatyshyn; Son Excellence Gerda Hnatyshyn; Paul Taylor, journaliste du Globe and Mail; Jean Paré, directeur général, L’actualité; Constance Sampson, journaliste au Prince Albert Herald; Gloria Lowen, CBC; Ruth Teichroeb, journaliste du Winnipeg Free Press, aussi récipiendaire d’une Bourse Michener.
Les juges pour le Prix Michener 1991 :
Arch MacKenzie, président du jury, ancient chef de bureau à Ottawa pour la Presse Canadienne et le Toronto Star; Claudette Tougas, éditorialiste à La Presse, Montréal; Cameron Bell, ex-journaliste et directeur des nouvelles à CHAN-TV, Vancouver ; Mimi Fullerton, présidente du Conseil canadien des diffuseurs ; et Sylvia Sweeney, journaliste, diffuseur et fondatrice d’Elitha Peterson Productions.
Les juges pour les Bourses Michener 1992 :
Le sénateur Finlay MacDonald, président du jury; Sandy Baird, ancien éditeur du journal Kitchener-Waterloo Record; Emmanuelle Gattuso, première vice-présidente aux affaires publiques de l’Association canadienne des diffuseurs, Ottawa; Huguette Laprise, adjointe exécutive à la Presse Canadienne, Montréal; et Guy Rondeau, chef retraité de la Presse canadienne au Québec.
Créées en 1987, les Bourses de la Fondation Michener ont pour objectifs d’améliorer l’éducation du milieu journalistique et de faire la promotion de l’intérêt public à travers des valeurs qui bénéficient à l’ensemble de la communauté. Chaque année, ces Bourses sont attribuées à un ou deux journalistes d’expérience qui souhaitent profiter d’un congé d’études de quatre mois leur permettant d’accroître leur habilité à la pratique du journalisme d’intérêt public.