
Mon épouse et moi sommes heureux de souhaiter la bienvenue à Rideau Hall ce soir aux représentants de la presse écrite et électronique à l’occasion de la présentation du Prix Michener 1982.
Je voudrais également souhaiter la plus cordiale bienvenue au Très Honorable Roland Michener, qui a si gentiment accepté de se joindre à nous.
Le scénario du déroulement de la soirée me rappelle une présentation des Prix de l’Académies (Oscars) avec une enveloppe scellée et la pression sanguine des finalistes qui grimpe sans cesse pendant que le nom du gagnant est sorti tellement lentement de l’enveloppe, du moins à ce qu’il semble aux finalistes.
Ayant personnellement passé en revue l’information reliée à chacun des finalistes, je comprends encore mieux les difficultés qu’ont dû rencontrer les membres du jury pour choisir un gagnant. Je n’envie certainement pas leur sort, mais je leur suis très reconnaissant pour le travail accompli.
C’est avec une profonde tristesse que nous avons appris la mort de Monsieur Charles Edwards, ancien directeur général du réseau Broadcast News, qui a accompli son devoir de juge pour le prix Michener de façon admirable et consciencieuse.
L’histoire du journalisme a connu de nombreux changements et développements au cours des dernières années, à mesure que la technologie progresse et donne naissance à de nouveaux médias électroniques.
Malgré tout, la responsabilité de la profession journalistique demeure inchangée. Au sein de la profession que vous avez choisie, vous devez faire face à des obligations de grande envergure. Dans vos efforts pour informer la population, pour lui offrir des informations complètes, exactes et objectives, vous devez maintenir le niveau le plus élevé de professionnalisme.
Ceux qui écrivent, comme ceux qui éditent et qui diffusent devraient considérer ces responsabilités non seulement comme un devoir, mais aussi comme un droit. La presse écrite comme parlée a le droit à la liberté d’expression, tout en se soumettant à un minimum de règles et de limites.
La liberté de la presse tout comme le droit du public à l’information font partie intégrante de notre système de gouvernement démocratique au Canada.
Préserver la liberté de la presse contre les pressions des individus ou des organisations est souvent nécessaire dans le but de maintenir et protéger ces libertés que les citoyens des sociétés démocratiques considèrent comme des droits inaliénables.
En terminant, je voudrais citer quelques mots de Mazo de la Roche qui disait : « Aucun écrit au Canada n’a autant d’influence que le journalisme« .
Cette toute simple affirmation réflète bien tous vos droits et vos obligations comme profession. Les finalistes du prix Michener ont amplement mérité le respect de leurs collègues journalistes et de leurs concitoyens.
Je les applaudis pour avoir aidé les Canadiens dans leur quête de la connaissance et de la vérité.
Merci et bonne soirée à tous.
Le Très Honorable Edward Schreyer,
Gouverneur général du Canada,
Rideau Hall, Ottawa,
le 12 novembre 1983.
