
Il me fait plaisir de vous accueillir à Rideau Hall à l’occasion de la 15e présentation du Prix Michener. Ce Prix a pour but de souligner l’excellence du travail accompli par la presse écrite et électronique en matière de journalisme d’intérêt public.
J’en profite pour également souhaiter la plus cordiale bienvenue à mon prédécesseur et fondateur du prix, le Très Honorable Roland Michener.
Comme vous le savez, l’ex-Gouverneur général Roland Michener est celui qui le premier a parrainé ce Prix. Ce qui est peut-être moins connu, c’est le fait qu’il continue à démontrer son intérêt pour ce Prix, en lui consacrant une partie de son temps et de ses efforts, en plus d’appuyer financièrement la Fondation qui porte maintenant son nom.
C’est la 15e année où cette prestigieuse récompense est présentée depuis ses modestes débuts en 1970. Cet événement revêt maintenant une grande importance pour la presse écrite et électronique de tout le pays. Il constitue également un véhicule qui reconnaît et encourage les plus hauts standards du journalisme canadien. L’objectif de cette récompense est de promouvoir l’excellence journalistique, et plus particulièrement de mettre en valeur le journalisme qui s’intéresse à l’intérêt public et fait preuve de valeurs sociales très élevées. Autrement dit, c’est l’équivalent du prix de journalisme Pulitzer pour le Canada.
La profession de journaliste comporte de lourdes et sérieuses responsabilités, et la liberté dont jouit la presse fait partie du droit sacré de la liberté d’expression. Cette liberté que revendique la presse n’est pas autre chose que celle de chacun des citoyens. Car l’objectif final de l’analyse et de la discussion pratiquées sans entraves, c’est la vérité. Liberté et vérité sont essentielles si on veut promouvoir et préserver le libre exercice de la démocratie. Pour toutes ces raisons, les journalistes qui veulent jouer leur rôle et s’acquitter de leurs obligations doivent s’engager avec passion et enthousiasme toutes les fois où ils ont l’occasion de le faire.
Au Canada, comme à travers le monde, nous pouvons constater l’influence que les média ont sur le cours des événements. Qu’on pense simplement à ce qui s’est produit dans le cas de l’Ethiopie et de l’Afrique du sud. Ce sont des exemples qui démontrent parfaitement l’impact des informations nationales et internationales.
Ce soir, au nom de tous les Canadiens, nous rendons hommage aux organismes de presse et à leurs représentants qui servent véritablement l’intérêt public. Fait à souligner, au nombre des cinq finalistes de cette année, nous retrouvons une station radiophonique pour la première fois depuis plusieurs années.
Tout en reconnaissant les différentes entreprises et organismes de presse dans leur quête continuelle et leur volonté d’atteindre ces hauts standards de journalisme, je veux saluer plus particulièrement les hommes et les femmes qui les représentent ce soir. Par votre poursuite continuelle de la vérité et la vérification des faits qui font l’objet de vos reportages, vous avez accompli beaucoup et atteint des niveaux de qualité qui vous valent désormais le respect de vos collègues du milieu journalistique.
Mes plus sincères félicitations à vous tous. Je souhaite que le fait d’être reconnus publiquement vous incitera à maintenir ce niveau élevé de qualité journalistique et que vous continuerez à bien servir l’intérêt de tous les Canadiens.
En terminant, puis-je vous laisser avec quelques mots de John Milton extraits de son célèbre « Paradis perdu » : «Serviteur de Dieu, tu as bien fait, tu as bien soutenu la lutte pour le bien supérieur, qui à toi seul a persisté devant les multitudes révoltées. La cause de la vérité, pour lesquels les mots sont plus puissants que les armes… » (Traduction libre)
Merci.
Son Excellence la Très Honorable Jeanne Sauvé,
Rideau Hall,
le samedi 16 novembre 1985.
