Le Vancouver Sun a été honoré au cours d’une cérémonie qui s’est déroulée à Rideau Hall en présence de Son Excellence le Très Honorable Jules Léger, Gouverneur général, ainsi que de Madame Léger. Le journaliste John Sawatsky a accepté le prix au nom de son journal, prix qui lui a été présenté par le Gouverneur général.
Le London Free Press a pour sa part obtenu une mention d’honneur pour une série d’articles écrits par la journaliste Wendy Koenig dénonçant la façon dont les clochards de London étaient traités. Dans son allocution aux personnes présentes à sa résidence officielle, le Gouverneur général a félicité les journaux lauréats en déclarant « qu’une presse libre et dynamique était essentielle pour toute société démocratique. D’ailleurs, sans une telle presse, aucune démocratie ne peut exister« , a-t-il ajouté. (Voir le texte complet du Gouverneur général)
En mars 1976, Robert Samson, un agent du Service de sécurité de la Gendarmerie royale du Canada, a été cité à son procès sous des accusations d’avoir fait exploser une bombe à la résidence d’un dirigeant de supermarché. Au cours de son procès, l’agent Samson a avoué avoir été impliqué dans plusieurs autres activités criminelles pour le compte de la GRC, précisant qu’une grande partie de sa carrière avait consisté à contourner les lois, à la demande de ses supérieurs, et qu’il n’était qu’un parmi plusieurs autres agents qui s’étaient livrés à ces activités illégales.
A la suite de ce procès, John Sawatsky a travaillé en collaboration avec son directeur de l’information, Bruce Larsen, pour documenter plusieurs articles dévoilant des années d’implication par la Gendarmerie royale dans des activités illégales, incluant des incendies criminels, des effractions et des vols. Mais ce n’est que le 7 décembre 1976 que le Vancouver Sun a été en mesure de publier son premier article impliquant les niveaux les plus élevés de la GRC dans la dissimulation de ces crimes. La divulgation de ces faits devait éventuellement mettre en doute l’intégrité des dirigeants de la GRC et même celle de certains ministres du gouvernement canadien.
Le jury du Prix Michener a louangé le journal et en particulier son journaliste John Sawatsky « pour sa ténacité et son habileté à réunir tous les faits montrant les activités criminelles de la GRC et la capacité des forces policières à cacher ce genre d’activités à leurs supérieurs politiques« . Le jury est allé plus loin encore en disant qu’il s’agissait d’un sujet d’une importance nationale qui ébranlait même les fondations du système légal canadien, soit le respect de la loi et l’ordre par ceux-là mêmes qui avaient prêté serment de les sauvegarder pour l’ensemble des Canadiens.
Mention d’honneur :
Une mention d’honneur a été décernée au London Free Press pour une série d’articles sur les clochards de la ville de London. Les membres du jury ont dit que le journal avait rendu un immense service à ses lecteurs en dévoilant la situation critique des sans abri, les difficultés rencontrées par les clochards ainsi que l’engagement démontré par les personnes qui venaient en aide à ces démunis. La journaliste Wendy Koenig a été louangée pour avoir réussi à rendre les faits et la recherche relatifs à ce dossier dans des textes faciles à lire et constituant un portrait émouvant de la vie dans les milieux défavorisés de la société.
Le jury du Prix Michener 1976 était formé de :
Fraser MacDougall, président, ex-dirigeant de la Presse canadienne et actuel secrétaire exécutif du Conseil de presse de l’Ontario; Yves Jasmin, secrétaire général adjoint aux communications du Musée national du Canada; et Bill Boss, directeur des relations publiques à l’Université d’Ottawa.
Le premier prix Michener de journalisme a été décerné pour l’année 1970. Depuis, les organisations de presse les plus diverses ont vu leur nom inscrit sur les trophées Michener : presse écrite et électronique, petites et grandes organisations, de langue française comme de langue anglaise, de l’Est comme de l’Ouest. Le Prix Michener a également été le premier prix national de journalisme auquel les médias électroniques et la presse écrite étaient admissibles. De plus, il est remis à l’organisation de presse elle-même plutôt qu’à un ou des journalistes.