Le Scotian Journalist a été reconnu pour ses reportages sur les conditions dans lesquelles des femmes ayant commis des offenses criminelles étaient maintenues au Centre interprovincial de détention pour femmes Cloverdale, situé à Moncton, Nouveau-Brunswick. Le journal a rendu public un rapport confidentiel sur la situation prévalant dans ce Centre, ce qui a éventuellement mené à sa fermeture.
Le Globe and Mail a été louangé pour avoir dévoilé de flagrants conflits d’intérêt chez des politiciens tant provinciaux que municipaux, ce qui a amené le gouvernement de l’Ontario à adopter de nouvelles règles de conduite qui ont placé cette province à l’avant-garde de toutes les législations du genre au Canada. Les juges ont décrit le travail du journal de la façon suivante : « Une suite brillante d’interprétations – un cas classique où un grand journal s’en prend à des puissants de ce monde en réunissant des faits et en les publiant dans les meilleures traditions du journalisme comme rempart de la démocratie ».
Larry McInnis, président de la Fédération des Cercles de presse du Canada, le groupe qui administre le Prix Michener, a expliqué que les règles de cette récompense ont été structurées de façon à tenir compte des ressources mises à la disposition des participants, et le fait que le Prix 1972 soit partagé entre le Globe & Mail, l’un des plus grands journaux au pays, et le Scotian Journalist d’Halifax, l’un des plus petits, en était une parfaite illustration. Il a aussi souligné l’excellente qualité du journalisme qu’on retrouve dans le travail de tous les finalistes.
Dans son allocution aux invités réunis à Rideau Hall, et sans mentionner spécifiquement le scandale du Watergate, le Gouverneur général Roland Michener a mentionné l’importance du journalisme dans une société démocratique pour modeler l’opinion publique. « Cette influence (de la presse) est évidente pour nous relativement à ce qui se passe en ce moment de l’autre côté de la frontière. Tout ce qui est dévoilé publiquement et qui plonge le gouvernement dans la confusion semble provenir directement du travail assidu des journalistes pour garder le sujet dans l’actualité et l’examiner en profondeur« . (Le texte complet du discours)
Mentions d’honneur :
Une Mention d’honneur a été accordée au Windsor Star pour avoir examiné de près une plainte formulée par un simple citoyen au sujet d’une apparente injustice dans la gestion d’un programme d’aide aux enfants. Comme conséquence du travail du journal, le Gouvernement de l’Ontario a éventuellement donné une nouvelle interprétation de la législation concernant le statut de la Société d’aide aux enfants, reconnaissant qu’un enfant qui atteignait l’âge de 18 ans ne perdait pas automatiquement son droit de demeurer dans la famille d’accueil où il avait créé des liens étroits. A travers la province, d’autres journaux ont repris le travail du Windsor Star pour voir quelle était la situation dans leur région respective. Les résulats de tous ces travaux ont eu des effets jusqu’au gouvenement fédéral ;
Une Mention d’honneur a aussi été accordée à La Presse de Montréal pour avoir continué à examiner le sort réservé aux malades dans les hôpitaux pour malades chroniques. Le quotidien s’est aussi intéressé aux efforts faits pour créer une association ayant pour but de sensibiliser l’opinion publique et de faire pression au nom des malades. Les juges ont déclaré que le travail réalisé par la journaliste Claire Dutrisac sur le sujet était unique dans le journalisme canadien et que des changements étaient en cours à la suite de ses articles.
Le jury du Prix Michener 1972 :
Le jury du Prix Michener 1974 était formé de Fraser MacDougall, président, ex-dirigeant de la Presse canadienne et actuel secrétaire exécutif du Conseil de presse de l’Ontario; Yves Gagnon, directeur du programme de communications à l’université Laval; Bill Boss, directeur des relations publiques de l’université d’Ottawa; et Sam Ross,de Vancouver, ex-correspondant de nouvelles radiophoniques maintenant à la retraite.
Le Prix Michener est attribué à une organisation de presse plutôt qu’à un ou des journalistes. Les décisions du jury tiennent largement compte du niveau d’intérêt public soulevé par les réalisations qui lui sont soumises par les médias écrits ou électroniques, ainsi que des ressources mises à la disposition des participants.